La rétribution de la bienfaisance n’est-elle pas la bienfaisance ?
هَلْ جَزَآءُ ٱلْإِحْسَٰنِ إِلَّا ٱلْإِحْسَٰنُ 55:60
Le Messager disait que celui qui ne remercie pas les gens, n’est pas reconnaissant envers Dieu. 1 من لا يشكر الناس لا يشكر الله
C’est un trait de la mécréance, que celle-ci estime que les croyants ne méritent de nous aucun égard ni respect de leur personne : ce qui se voit assez de nos jours avec notre région orientale qui est mise à feu & à sang, avec grande effusion de sang et occision de femmes et d’enfants par ceux-là mêmes qui avaient été accueillis un demi-siècle auparavant avec une grande bénévolence, confiance et hospitalité.
Et pareillement, vous ne trouverez leurs orateurs, rapporteurs et crieurs publics ne tenir compte des exécutions de mort et de feu qui se font continuellement et en très grand nombre dans notre communauté, pendant qu’ils feront grand scandale quand aura été troublé un peu le repos d’un mécréant, ou qu’il aura été effrayé en son imagination ;
Ou bien, vous verrez qu’ils rapporteront à vous en saouler la mort d’un des leurs, pendant que cent, voire des milliers auront été martyrisés par la faute et la cruauté de ce dernier.
Ce point avait été bien concilié par Dieu dans le Coran : quand les mécréants disaient des nôtres :
Que nous ne sommes aucunement tenus à eux.
Mais aucuns mécréants ne refusent seulement de rendre un bienfait, mais déclarent tout partage et communication de bienfait comme nuls, estimant ceux qui en sont privés comme indignes par la décision même de Dieu.
Et quand on leur dit : ‘Dépensez de ce qu’Allah vous a attribué’ ; les mécréants disent aux croyants : ‘Allons-nous nourrir quelqu’un que Dieu aurait nourri s’il avait voulu ?’ 36:47
وَإِذَا قِيلَ لَهُمْ أَنفِقُوا۟ مِمَّا رَزَقَكُمُ ٱللَّهُ قَالَ ٱلَّذِينَ كَفَرُوا۟ لِلَّذِينَ ءَامَنُوٓا۟ أَنُطْعِمُ مَن لَّوْ يَشَآءُ ٱللَّهُ أَطْعَمَهُ
Ce qui n’est toutefois pas la sentence de notre religion.
Loin de refuser toute reconnaissance, c’est au rebours, une reconnaissance plus grande envers les autres que nous commande notre religion.
Pourtant, que l’on estime le croyant être déjà assez remercié et comblé par le rang et statut qu’il a dans la communauté où il trouve occasion et moyen de semer pour le Paradis en pratiquant toute sorte de vertus.
Après la bataille de Hunayn, étant arrivé au partage du butin et des richesses, le Messager octroya davantage aux nouveaux convertis, qui avaient une foi fragile, à savoir, Abu Sofiane, Mu’awiya, Suhail ibn Amr, Harith Ibn Hisham, et à d’autres gens de la sorte. Les compagnons anciens et fermes croyants ne reçurent rien, en sorte qu’un d’entre eux, Sa‘d Ibn Ubada, en demanda la raison au Messager béni. Celui-ci dit, après la mention de tous les bienfaits et faveurs qu’ils avaient reçus par cette religion, termina disant :
Vous suffit-il pas qu’eux s’en soient allés avec moutons et chameaux, et que vous vous retourniez en vos demeures avec moi ? أَلاَ تَرْضَوْنَ أَنْ يَذْهَبَ النَّاسُ بِالشَّاءِ وَالإِبِلِ وَتَذْهَبُونَ بِرَسُولِ اللَّهِ إِلَى رِحَالِكُمُ
Car par ces largesses et faveurs, le Messager béni devait conquérir et plier davantage les cœurs de ces musulmans :
Les aumônes doivent aller à ceux … dont les cœurs sont à conquérir.
إِنَّمَا ٱلصَّدَقَـٰتُ لِلۡفُقَرَآءِ وَٱلۡمَسَـٰكِينِ وَٱلۡعَـٰمِلِينَ عَلَيۡهَا وَٱلۡمُؤَلَّفَةِ قُلُوبُهُمۡ. 9:60
Abdullah Ibn Ubayy était un chef hypocrite de la ville de Médine lequel ne s’en déguisait aucunement, au point de prendre souvent querelle avec le Messager dans les affaires de plus grande importance et gravité.
En son privé, il avait gardé une fille esclave qu’il prostituait, elle était de surcroît croyante et dévouée au vrai Dieu.
Ce nonobstant, le jour qu’Abbas fut pris captif et emporté nu, comme on ne trouvait aucun habit qui fût de sa mesure, celui-ci proposa le sien : ce qui plut fort au Messager.
Et pour ne pas rester redevable de ce bienfait, le Messager espérait une occasion pour lui retourner ce bienfait : ce qu’il put aucunement faire à cause de la mort qui toucha l’autre. Toutefois, on trouve, comme Jabir Ibn Abdullah le raconte, que le Messager d’Allah, béni et loué soit-il, survint en ses funérailles alors qu’il avait été déjà mis en terre, et il exigea qu’on le remontât et sortît d’où il était : ce qu’on fit très bien. Après quoi, l’ayant pris et apposé sur ses genoux, il humidifia sa bouche de sa pure et bénie salive et l’habilla de sa propre tunique.2
Niveau facile:
1. Que signifie la phrase « La rétribution de la bienfaisance est la bienfaisance » ?
2. Que fait une personne qui ne remercie pas les autres ?
3. Comment les mécréants considèrent-ils les croyants ?
4. Quelle est la réaction des mécréants quand on leur demande de dépenser pour les autres ?
5. Pourquoi le Messager a-t-il donné plus de richesses aux nouveaux convertis après la bataille de Hunayn ?