Magnanimes est cil qui est atornez à grandisme afaire, et se esleesce et esjoït à faire les hautes choses,
— BRUN. LATINI 1220-1294
Il nous faut choisir et fixer de grand objectif dans le cours de notre vie.
Les objectifs qui sont communs à tous les hommes, comme le soucis de l’emploi, le soin des familiers, l’entretient du corps, ce sont des choses pour rendre possible et comme le temps présent
Peu arrive à s’élever à cette considération.
Car beaucoup vivent dans ce monde comme égarés, emportés par les choses extérieures, sans jamais entrer en eux-mêmes, ni s’élever au-dessus de leur condition, des choix de leurs parents, ou de l’influence de leur pays. Dans le courant du monde, ils laissent toutes les passions naître librement en leur cœur, sans résistance, sans effort pour s’élever vers les choses spirituelles ou vers une doctrine solide et profonde. Leur vie est un joli et agréable passe-temps ; ils n’ont ni but ni magnanimité dans le cœur.
Le croyant, au contraire, ne se laisse jamais emporter. Il suit la plus haute et noble fin : élever la religion de la Paix sur terre. Il choisit pour cela une voie qu’il croit être l’appel de Dieu, et qui met à profit ses meilleures dispositions du corps et de l’esprit.
Il ne cherche pas nécessairement à atteindre le but qu’il s’est fixé : il lui suffit d’avoir lutté et combattu avec foi, sans lâcheté ni mollesse.
Les soins de la vie, sa famille, son travail — il les voit comme de légers empêchements, mais jamais comme de véritables obstacles sur le chemin de la religion. Il s’en acquitte sans s’y affectionner trop, ni s’y arrêter longuement.
Les compagnons eurent à faire de nombreux voyages à pied, et ils ne s’arrêter pour les fente et crevasse que la longueur du chemin faisait naître en leur pied, au point que ces plais se refermaient et s’endurciraient sans qu’eux ne quittaient la voie.
Quatorze compagnons tombèrent martyrs à Badr. Ils ne connurent jamais la libération de la Mecque. Pourtant, tout l’honneur et la bénédiction de ce jour leur reviennent. Car ils ont posé le fondement de ce succès, en luttant de toutes leurs forces dans cette antique bataille.
Ils n’ont jamais vu de leurs yeux le triomphe, les honneurs, l’abondance des butins, ni l’éclat que connut l’Islam après eux. Mais la communauté ne pourra jamais oublier le sang versé de Hamza, ni les ardentes supplications de ’Abd Allah ibn Jahsh, ni le zèle de Sa‘d ibn Mu‘adh, ni le renoncement de Mus‘ab ibn ’Umayr, si grand que son linceul même ne suffisait pas à couvrir tout son corps. Que Dieu soit satisfait d’eux et les agrée !
Ils n’ont pas vu de leurs yeux le drapeau de l’Islam s’élever dans les contrées lointaines de l’Arabie, comme ce fut le cas après eux. Mais la communauté ne les oubliera pas.