Rappel du jour
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des-images-du-monde-dans-le-coeur

Nous voyons communément que la plupart des hommes portent gravé & emprunt en leur cœur les images de la prospérité du monde pour les avoir vues quelque part, et avec cela un grand désir de ces choses qu’ils ne possèdent et dont ils ne jouissent.

Bien qu’ils n’aient parcouru le monde et n’aient pu fréquenter ces choses, ils les ont toutefois en leur imagination & souvenir comme s’ils les avaient environnées.

En sorte qu’en leur cœur se trouvent comme toutes les merveilles dépeintes, faisant d’eux une bonne peinture des désirs vains et des pensées superflues qui vont avec.

Car ils assoient sur ces choses ensuite d’innombrables rêveries et projets de grandeur, auxquels ils font dépendre toutes leurs forces & prières, ne semblant plus vivre pour autre chose que cela.

Au point que leur illusion n’est pas différente de la méprise des idolâtres du temps du Messager béni, desquels Dieu compare à :

كَمَثَلِ الْعَنْكَبُوتِ اتَّخَذَتْ بَيْتًا
L’araignée et la toile dont elle fait sa demeure. 29:41

Les idoles avaient toujours des traits voluptueux, riches et luxurieux accoutrements, et vives couleurs, pourtant qu’ils devaient exciter les passions de ceux qui s’y asseyaient autour, et les images auxquelles nos modernes s’attachent sont de même étoffe.

Or la plus fragile des demeures est certes celle de l’araignée. Si seulement ils savaient ! إِنَّ أَوْهَنَ الْبُيُوتِ لَبَيْتُ الْعَنْكَبُوتِ ۖ لَوْ كَانُوا يَعْلَمُونَ

Avec un petit changement, une maladie, une défaveur, tout est renversé, les espérances prennent fin, la confiance du monde s’achève, l’image de cette mappe dans le cœur se consume, et ne reste plus que le désespoir et le remords, comme le jardinier mentionné dans le livre :

وَاضْرِبْ لَهُم مَّثَلًا رَّجُلَيْنِ جَعَلْنَا لِأَحَدِهِمَا جَنَّتَيْنِ مِنْ أَعْنَابٍ… وَأُحِيطَ بِثَمَرِهِ فَأَصْبَحَ يُقَلِّبُ كَفَّيْهِ عَلَىٰ مَا أَنفَقَ فِيهَا
“Cite-leur l’exemple de deux hommes : à l’un Nous avions donné deux jardins… Puis ses fruits furent détruits, et il se tordait les mains de désespoir.” 18:32-44

C’est Dieu qui efface ces images que les malins et pervers tracent en leur cœur, et Il montre qu’il n’y a rien de ferme & solide, mais que tout n’est qu’une image vaine et corruptible.

La vie n’est autre chose qu’une maison de l’illusion.

Ni plus ni moins qu’une image, lors que plus elle nous semble de plus grand prix et artifice, tant plus elle nous fait paraître, par art de perspective, que la peinture est vive et naïve : ainsi, plus la prospérité du monde, lorsqu’elle semble excellente, plus elle nous trompe, nous faisant imaginer que ce qui est transitoire est permanent et que la figure est substance.

Ainsi le monde passe, et il nous faut arracher de nos cœurs les portraits du monde, et qu’en leur lieu il nous faut peindre les descriptions du Paradis, la vie éternelle, la vie sans fin, le haut Dieu que nous devons aimer souverainement.

Et d’autant que si, en cette périlleuse mer de la vie, nous suivons la carte de nos vaines opinions, qui nous achemine par la route de notre faux semblant, nous donnerons à travers quelque écueil.

Par quoi il est nécessaire de nous gouverner par une autre mappe, par une autre carte marine, qui est le Coran révélé à notre bien-aimé Muhammad, qui nous enseigne à :

  • mépriser le monde et ses faux honneurs
  • haïr ses délectations
  • et chercher la tranquillité de la vie dans l’au-delà, que nous ne posséderons jamais si nous employons la vie en pompes et vanités. 1

« وَأَنَّ هَٰذَا صِرَاطِي مُسْتَقِيمًا فَاتَّبِعُوهُ ۖ وَلَا تَتَّبِعُوا السُّبُلَ فَتَفَرَّقَ بِكُمْ عَن سَبِيلِهِ ۚ ذَٰلِكُمْ وَصَّاكُم بِهِ لَعَلَّكُمْ تَتَّقُونَ »
Voici Mon chemin dans sa rectitude : suivez-le ! Ne suivez pas les autres sentiers qui vous éloigneraient de Sa voie. Voilà ce qu’Il vous enjoint. Peut-être craindrez-vous Allah.”


  1. Adapté de Heitor Pinto, De la tranquillité de la vie, p. 131-132, traduction de Guillaume de Cursol.↩︎



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