Rappel du jour
|||
🖨️
HADITH DU JOUR (lecture et analyse)
D’après Abu Musa, vient un homme au-devant du Messager béni et lui demanda ce qu’était la lutte dans le sentier de Dieu : car il avait vu un des siens se battre mû d’une grande colère et un autre échauffé par l’idée d’honneur et de dignité. Le Messager, que Dieu le salue et le bénisse, leva la tête (car celui qui l’interrogeait était debout) et dit : “C’est que tu te battes pour que le nom d’Allah soit supérieur et souverain sur toute chose : c’est ceci le chemin de Dieu.”
عَنْ أَبِي مُوسَى، قَالَ: جَاءَ رَجُلٌ إِلَى النَّبِيِّ صَلَّى اللهُ عَلَيْهِ وَسَلَّمَ فَقَالَ: يَا رَسُولَ اللَّهِ مَا القِتَالُ فِي سَبِيلِ اللَّهِ؟ فَإِنَّ أَحَدَنَا يُقَاتِلُ غَضَبًا، وَيُقَاتِلُ حَمِيَّةً، فَرَفَعَ إِلَيْهِ رَأْسَهُ، قَالَ: وَمَا رَفَعَ إِلَيْهِ رَأْسَهُ إِلَّا أَنَّهُ كَانَ قَائِمًا، فَقَالَ: «مَنْ قَاتَلَ لِتَكُونَ كَلِمَةُ اللَّهِ هِيَ العُلْيَا، فَهُوَ فِي سَبِيلِ اللَّهِ عَزَّ وَجَلَّ»
Bukhari 123
Ce sentiment, en arabe hamiyya حميّة , honneur, n’est point cette gloire-là qui, nous faisant préférer sa personne à celle des autres, nous fait demander des prérogatives et vivre en oisiveté, mais plutôt, c’est celle qui nous fait hardiment prendre les armes pour la défense de sa famille ou religion, et qui ne souffre aucune injure ni mauvais soupçon.
Ce mot n’est pas totalement éloigné du sens du mot colère qui vient juste avant, il est comme son commencement.
Mû d’une grande colère.
Le sentiment de colère n’est point mauvais en soi, et selon les anciens théoriciens, il est le véhicule des actes de prouesse et de valeur, lesquels ne peuvent se réaliser dans des âmes émoussées et endormies.
Néanmoins, ici colère a spécifiquement le sens de irrité pour avoir été atteint en sa personne en sorte que sa fougue au combat ne procède pas de la simple lumière de la foi. C’est ici l’ire condamnable.
Leva la tête.
Par ce détail du narrateur, on apprend la grande familiarité des croyants avec le Messager, sws : ils questionnaient parfois en se tenant debout face à lui étant assis. D’ailleurs, l’imam Bukhari range ce hadith dans le livre de la Science et il attribue le titre Du fait d’interroger un savant qui est assis.
Sois supérieur et au-dessus de toute chose.
Autrement, pour la gloire de Dieu. En sorte que celui qui se lève pour l’honneur de sa personne, pour venger un affront à sa famille, celui-là n’est point dans la cause de Dieu.
(Voir le hadith où le compagnon — ou un autre — n’a point continué le combat après qu’il fut humilié par le crachat de l’autre, disant qu’il craignait qu’en continuant il ne soit plus motivé par l’honneur de la religion).
Observez que la réponse du Messager n’est pas non plus absolue : la réponse du Messager béni nous amène à considérer l’intention et la fin de ces mouvements intérieurs qu’on ne peut percer aisément par la vue des signes extérieurs.
Ainsi, on peut conclure que l’état et la passion chez le combattant, quelle qu’elle soit, importent peu, et que c’est la fin qu’il se propose qui compte et qui fait la vertu : il se fourvoie et sert aux troubles s’il a une vengeance ou une haine secrète qu’il cherche à satisfaire.
Les guerres et les assauts (qui sont menés pour la sauvegarde de la communauté des hommes et pour faire rempart aux violences des meurtriers à l’encontre de gens pacifiques) ne profitent à ceux qui s’y jettent que s’ils le font ordonnément et sans cruauté aucune : sinon, ce n’est qu’occasion de paillardises et rapines, de boucheries et barbaries, de viols et enlèvements de femmes, de destructions des cultures, de multiplication sans fin des différends, de ruine de familles, &c. Tout ce qui s’évite si on se démène uniquement pour la paix et la défense.
اللَّهُمَّ أَنْتَ السَّلَامُ
Seigneur, tu es as-Salam (Paix)
وَمِنْكَ السَّلَامُ
Et de toi vient as-Salam (la Paix)
فحينا ربنا بالسلام
Accueille-nous avec as-Salam (avec la paix)
وادخلنا الجنة دارك دار السلام
Fais-nous donc rentrer dans la maison d’as-Salam (de la Paix)
تباركت وتعاليت يا ذا الجلال والإكرام
Seigneur, sois loué… !