D’après Abu Dhar ؓ, vint auprès du Messager ﷺ un homme appelé Aqqaaf ibn Bishr Tamimi ؓ. Le Messager ﷺ l’interpella lui demandant s’il avait une épouse. Il répondit que non. « Autrement, une esclave ? » dit le Messager ﷺ. « Non plus », répondit l’autre. « Vis-tu avec abondance & grande provision de biens ? » demanda alors le Messager ﷺ, à quoi il répondit qu’oui.
Tu es donc un frère de Satan, dit le Messager ﷺ, et si tu avais été Nazaréen, tu eusses été moine. Apprends que notre voie & forme de vie est celle du mariage, et les pires personnes d’entre nous sont les célibataires*, & la pire mort, celle qui survient en état & condition de célibat.
Es-tu à défier le Diable au combat ? Face aux gens qui vivent en grande piété, le Diable n’a pas plus achevée ni plus efficace arme que la gente féminine. Ces mêmes armes sont cependant caduques devant ceux qui sont jà mariés. Ceux-là seulement sont purs* et exempts de toute souillure*.
Les femmes, ô Aqqaaf, ont auparavant visité Ayoub, Youssuf et Kursuf. » Sur quoi, Bashir bin Ati’a ؓ demanda qui était ce Kursuf mentionné. Le Prophète ﷺ reprit : « C’était un homme vivant éloigné dans le désert, qui après avoir mené une longue vie pieuse l’espace de trois cents ans, jeûnant le jour et veillant la nuit en prières, se trouva pris dans les filets d’amour d’une femme, pour laquelle acquérir il renia tout à fait sa religion et mit complètement en oubli les honneurs et adorations qu’il devait à son Seigneur le Très-Haut. Dieu néanmoins, prenant en pitié son âme, lui permit en fin de revenir à lui. Ô malheureux Aqqaaf, entre donc vite en cette vie maritale sinon, vacillant, chancelant et sans fermeté aucune, ton inquiétude point ne te quittera*. » « Ô messager ! s’écria Aqqaaf, marie-moi donc ! » Le noble Messager, qu’il soit béni, honoré et loué jusqu’au septième ciel, annonça alors solennellement : « Je te déclare marié à Karima, fille de Kulthoum Al Himyariyyah. »
La possession fait gagner l’estime des femmes comme elle permet de les contenter, et beaucoup sont retenus en chasteté et ne s’exécutent faute de moyens ; ce sont les vertueux de nécessité. Mais ils ne manquent pas non plus de se fourvoyer, mais c’est en moindres choses et plus basses. Et comme la tentation au péché s’accroît par la puissance de pécher, la richesse et l’absence de rempart contre les femmes de mauvaise vie, comme serait une épouse vertueuse et éveillée, sont deux choses qui nous rendent familiers aux idées du Diable et à ses œuvres. (Voir les vertus de la jalousie chez son épouse). (06 Mai)
Observez qu’en arabe le mot célibataire Asaab عزاب, désigne aussi La Chamelle qui est dans un pâturage fort éloigné des habitations, ou, Le Pâturage même, lequel pour n’être rapproché du foyer est de nulle valeur, pouvant aisément être pris d’assaut par les tribus hostiles. Car le célibataire s’éloigne comme de la communauté par ne point former sa famille, et il est plus exposé aux assauts du diable, pour n’être avec aucune femme qui le contente, soulage, et lui rappelle son Dieu et ses devoirs (lorsqu’elle est bien instruite & vaillante).
Réponse à ceux qui vont disant que la condition du célibat, par nous garder éloignés du plaisir de la chair et de la lasciveté avec les femmes, nous élève en conséquence à un degré de pureté supérieur et non connu des hommes. Au lieu que ce n’est point honte ni vergogne que jouir de sa femme légitime, mais bien honnête amour et profit à la communauté, et c’est seulement la luxure avec femme étrangère qui est péché, destruction des cœurs et vile ordure dans la république des hommes.
Au contraire, ceux qui innovent et s’imposent cette trop grande austérité, se refusant ce que Dieu leur a rendu licite, tombent puis après dans d’autres pires formes de vice et bassesses, comme l’onanisme, la pédérastie, l’amour déréglé des garçons et des jeunes filles, & telles autres passions de cerveaux malades et âmes damnées aux Enfers.
Ceux-là ne se seraient jamais fourvoyés si, suivant l’ordre naturel, s’étaient tout simplement rendus licite une femme choisie selon la noble institution du mariage. Chaque sunna du messager ﷺ est une barrière à un vice, et nous ne savons quelle forme de bête nous serions si nous perdions, non point la moitié de cette religion, mais le centième même.
NOTE : Allaama Ibn Hajar et Cheikh Shu’ayb Al-Arna’ut ont, en raison d’un doute concernant la qualité d’un rapporteur dans la chaîne de transmission.